Je crois avec le recul de ces 20 dernières années de création, que je n’ai jamais fait de l’art pour me distinguer ou me singulariser, mais bien au contraire pour me rapprocher, appartenir au monde dans lequel je vis. S’intégrer, ce n’est pas vouloir ou devoir être comme tous, c’est prendre la parole au sein du groupe, envisager et questionner notre commun. Cette prise de parole est par potentiel commune. La parole de l’autre chuchote parfois à la limite de l’audible, n’utilisant pas forcement des mots pour s’exprimer mais des attitudes, des comportements, des décalages masquants, qui pour être entendus nous obligent à nous déplacer de nous-même. Comme dans les mécanismes d’une œuvre d’art le langage n’a pas d’évidence. Avoir choisi depuis toujours de m’attacher les pratiques populaires comme vecteur formel de l’esthétique de mon travail me fait penser que je n’exclus personne du groupe que je souhaite rejoindre. Mélanger toujours mes expériences de ces deux mondes que sont l’art contemporain et les arts populaires, tenter de faire chose commune, langage commun.

Mon bricolage n’est pas une fin en soi. En traversant et réagissant à la géopolitique de notre société, je tente de la traduire à notre échelle, de l’incarner afin de la saisir.

Harald Fernagu

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